S’il est calculé depuis 2006, le jour du dépassement de la Terre se donne l’année 1970 comme point de départ avec un démarrage au 29 décembre. Depuis, il n’a cessé d’avancer pour atteindre la date record du 29 juillet en 2019.
Par la suite, les confinements successifs liés à la crise sanitaire ont contribué à reculer l’échéance mondiale de quelques jours en 2020, avant un retour aux valeurs antérieures dès 2021 puis une stagnation. Mais si cette date évolue peu depuis une décennie, le temps n’est pas aux réjouissances. Au contraire même puisque les différentes COP ainsi que l’Accord de Paris sur le climat auraient dû donner lieu à un recul rapide. Pourtant, il n’en est rien.
Évolution du jour du dépassement dans le monde :
- 2023 : 2 août
- 2022 : 1 août
- 2021 : 3 août
- 2020 (confinements) : 16 août
- 2021 : 3 août
En France, le jour du dépassement est bien plus précoce puisqu’il s’agissait du 5 mai en 2023, avec un équivalent de 2,9 Terres si chaque pays du monde avait des besoins identiques à ceux de l'Hexagone. D’après le Global Footprint Network, la France consommerait même “86 % plus que ce que ses propres écosystèmes peuvent régénérer” !
Une preuve supplémentaire du manque de résilience de l’économie française face au changement climatique et à la raréfaction des ressources, fragilité d’ailleurs largement documentée par le Shift Project dans ses différents rapports. En tête des critères conduisant à cette date très avancée : le recours aux énergies fossiles et la consommation de viande qui connaît un rebond depuis 2021.
Pourtant, la France n’est pas le plus mauvais élève. Des pays comme les États-Unis ou la Belgique affichent ainsi un jour du dépassement respectif aux 13 et 26 mars. Le Luxembourg réalise même la “prouesse” de vivre à crédit dès le 14 février.
À l’opposé du spectre, la République démocratique du Congo par exemple ne consomme que la moitié de sa biocapacité chaque année et le jour du dépassement du Bénin est fixé au… 26 décembre.